erable_plane

Je suis un sujet vigoureux et sauvage, à l'enracinement profond, au bois dur et résistant. Je deviens rabot, établi, carrosserie de voiture, et mes fleurs sont nectar pour les abeilles. Je me différencie de mon compère l'érable sycomore par mes fruits, les samares qui forment un V très ouvert et par le suc laiteux qui s'échappe d'un jeune rameau brisé ou d'un pétiole coupé.

Qu'il y ait une ressemblance entre mes feuilles et celles du platane, c'est indiscutable. Mais c'est bien la seule ! Alors pourquoi m'avoir qualifié d'Acer platanoïdes ?

Je suis bien aise de vous entendre, moi platane, car j'ai vécu pareille mésaventure ! Et voici toute l'histoire : il était une fois... le platane d'Orient, sujet aimé des dieux qui protégea les amours du grand Zeus et de la nymphe Europe. Le sage Minos, roi légendaire de Crète, est le fruit de cette union. Grâce aux Romains, le platane d'Orient s'installe en Europe. En 1492, Christophe Colomb découvre le Nouveau Monde où abonde le platane d'Occident ! Ce dernier arrive en France en 1750 lorsque Buffon l'introduit au Jardin des Plantes à Paris. Nos deux compères se rencontrent, se plaisent... et, issu de leur union, me voici, moi platane, hybride fertile et résistant qui agrémente tant de villes et de villages de France et de Navarre.

Qu'il y ait une ressemblance entre mes feuilles et celles de l'érable plane, c'est indiscutable. Mais c'est bien la seule ! Alors pourquoi m'avoir qualifié de Platanus acerifolia ? Moralité : les botanistes sont gens à l'humour pour le moins « acéré ».

PLATANE : mes feuilles sont semblables à celles de l'érable plane et mes fruits sphériques.

ÉRABLE PLANE: mes feuilles et mes fruits, les samares, en forme de V très ouvert.