Je suis

l'ORME CHAMPÊTRE

ULMUS MINOR

die FELDULME

Je vis 400 ans. Je m'élève à 40m. Je suis un "surdoué" décimé par la graphiose.

Au temps de la Rome antique, je suis ulmus qui a donné olme en vieux français. On retrouve ma trace dans les noms Delorme, d'Ormesson, Delon... Pour les Gaulois, je suis lemos qui a donné Limousin, la province des ormes. Longtemps, je suis l'égal du chêne et comme lui, arbre de justice. Je dois mon essor à Sully, ministre du bon roi Henri IV. Rappelez-vous : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée... » Notre homme, aussi duc de Rosny, est un grand « emplanteur » d'ormes devant l'Éternel ! Aujourd'hui encore un « sully » ou un « rosny » désigne un très vieil orme.

Mon bois est imputrescible dans l'eau. Avec mon ami l'aulne, je maintiens la ville de Venise au-dessus des flots. Hier moyeu de roue, affût de canon, charpente, aujourd'hui escalier, meuble massif, placage précieux, voilà l'explication de ma réussite. Celle de mon déclin aussi, hélas !

Depuis quelques décennies, de petits coléoptères, les scolytes, transportent un champignon minuscule qui obstrue mes vaisseaux où coule la sève. C'est la sinistre graphiose qui menace toute mon espèce de disparition ! Dans la mythologie grecque, je suis l'arbre de Morphée, dieu du sommeil et des rêves. Alors rêvons un peu et que revienne le temps où la place d'Armes de Phalsbourg était la place des Ormes comme nous le rappelle si souvent Émile Erckmann.

Ma feuille doublement dentelée, brusquement acuminée (en pointe) et asymétrique à la base.

un rameau d'été qui a porté des fruits (samares) dispersés par le vent de mai comme des confettis !

AUTRES ARBRES

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