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Je suis l'AULNE GLUTINEUX ALNUS GLUTINOSA die ERLE |
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Petite graine de 2 milligrammes, je deviens cent ans après un sujet de 9 tonnes, haut de 30 m !
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« Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? » La ballade du Roi des Aulnes (Erlkönig) de Goethe si bien mise en musique par Schubert m'a donné une bien mauvaise réputation...tout à fait injustifiée ! Ne suis-je pas l'arbre aux sabots tant mon bois est facile à modeler? J'affectionne les bords des rivières dont je consolide les berges. Mon bois est imputrescible dans l'eau. Je soutiens la moitié de la ville de Venise. Quand on m'abat, mon bois se teinte en rouge. Je saigne tristement, je suis l'aulne rouge. Mais tel l'hydre, je renais en rejets vigoureux et forme une cépée. Au Nord, je suis l'aulne, l'alnus du conquérant romain. Au Sud, je suis le verne, du celte guerne, vieux mot du terroir gaulois. Plus de 150 communes de France portent mon nom : Aulnay, Verneuil ... Tous connaissent Jules Verne, et le dernier gouverneur de la Bastille se nomme De Launay. Mes fruits, les strobiles, renferment mes graines disséminées par le vent ou la rivière. Un petit oiseau, le tarin des aulnes, quitte à l'automne sa Scandinavie d'origine pour vagabonder vers le Sud en gobant mes graines, de rivière en lac jusqu'en Espagne ! Des actinomycètes, organismes microscopiques, moitié bactéries, moitié champignons élisent domicile sur mes racines. Les Frankias, comme on les appelle dans mon cas, fixent l'azote ambiant et se désagrègent peu à peu en un engrais de première qualité. Je ne suis certes pas le triste sire décrit par le grand Goethe ! |
AULNE GLUTINEUX: Mes feuilles échancrées au sommet, collantes dans leur jeunesse, mes fruits de l'année, verts et porteurs de graines, et, tout secs, mes strobiles de l'an passé. |
Mes radicelles se mêlent au mycélium du bolet livide et du lactaire lilas. Je troque mes sucres contre leurs sels minéraux. |