Je suis

le B O U L E A U

BETULA PENDULA

die BIRKE

Je suis l'arbre qui vient du froid, complice du soleil de minuit et des aurores boréales. En langue celtique, je suis beith, à l'origine du mot gaulois bitumen. Au premier siècle, Pline l'Ancien rapporte que les Gaulois réparent les poteries brisées à l'aide de bitumen, goudron obtenu en chauffant du bois de bouleau à l'abri de l'air. C'est par ce procédé, appelé distillation sèche ou pyrolyse, que l'on obtient le charbon de bois. De là vient le mot bitume. Plus tard ce bitumen devient betun en ancien français et désigne la boue en train de sécher. Et voilà l'origine du mot béton !

Dans le calendrier celtique, je suis l'Arbre de Lumière, l'arbre du premier mois de l'année qui voit les jours s'allonger et le soleil remonter au-dessus de l'horizon.

Au Moyen-Âge, je suis l'Arbre de la Sagesse car mes branches souples servaient au maître d'école à calmer les sujets dissipés (aïe, aïe) ! En anglais, le mot birch désigne le bouleau et aussi le fouet, et to birch veut dire fouetter.

Je suis le plus beau papier naturel qui ait jamais existé. J'entre dans la composition du fameux parfum Cuir de Russie. Du temps d'Albert le Grand, vers 1240, on apprécie une bière de bouleau. Au siècle dernier, la ville de Paris consomme plus de 300 000 balais de bouleau par an ! Je suis aussi un remède efficace contre les fièvres, les coliques néphrétiques, les eczémas...Tous enfin connaissent les canoës des Indiens du Nouveau Monde. Sans oublier les castors, sympathiques petits bûcherons de l'immense forêt canadienne, sans cesse au bouleau, pardon, au boulot, pour édifier leurs nombreux barrages !

BOULEAU VERRUQUEUX: mes feuilles pointues, triangulaires, finement dentées. Mes jeunes rameaux portent de petites verrues.

AMANITE TUE-MOUCHE: ma grande amie ! Nos racines forment un réseau appelé mycorhize. Je troque mes sucres contre ses sels minéraux