Je suis

le MELEZE D'EUROPE

LARIX DECIDUA

die LÄRCHE

À l'automne, je couvre d'or les pentes de nos montagnes !

La brûlante lumière de la haute montagne m'attire comme un aimant. Rabelais m'appelle melze, mot issu de la racine indo-européenne mel qui peut signifier montagne. Larix dérive du celte lar (gras), allusion à ma résine. De là vient mon nom allemand Lärche. Je suis Larix decidua (qui perd ses feuilles) car chaque hiver me dépouille de mes aiguilles.

Je suis l'un des rares conifères (porteurs de cônes) à perdre ses feuilles tous les ans. Le sapin pectiné paraît toujours vert car ses aiguilles persistent de 6 à 9 ans sur les rameaux. Mon collègue de la forêt des Houches en Haute-Savoie est un géant trapu qui va sur ses 800 ans, s'élève à plus de 30 m et arbore un tour de taille de près de 6 m ! Présent à l'état naturel dans les Alpes, je suis introduit dans les Vosges vers 1700. Sous mon couvert se développe une végétation abondante, régal pour les moutons.

Mon bois dur et imputrescible sert à construire des chalets, des mâts de navire, des futailles. On en fait des bardeaux, petites planchettes utilisées comme tuiles pour protéger toits et façades. Ma résine donne la térébenthine de Venise, médium (liant) qui rendit possible la peinture à l'huile, invention attribuée au peintre flamand Jan Van Eyck (vers 1390-1441). Je mérite bien le surnom de chêne de montagne, conquérant des altitudes désertiques et dépassant les 45 m de haut ! Ces mots de Paul Éluard me vont à merveille :

« De la forêt l'arbre s'envole Il règne de la terre au ciel

Il s'éclaircit il prend des forces Il chante et peuple le désert »

Paul Éluard, Le Livre ouvert, II, © Éditions Gallimard.

Mes aiguilles caduques sont disposées sur le rameau comme des touffes.

Ma parure se fait somptueuse à l'automne ! Gros plan sur un cône dressé à maturité.

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